PIERRE CÉLICE
du sol au plafond
Une très belle rencontre avec l’artiste Pierre Célice. Un homme aux multiples vies. Après avoir fréquenté les artistes de Montparnasse et étudié auprès de son maître Hayden, il s’est éclipsé de longues années avant de revenir à la peinture, avec une détermination simple et radicale : peindre, juste peindre.
À sa demande, je lui ai consacré un livre, une vidéo et une exposition — autant de moyens de le remettre en lumière. Ce fut l’occasion de nombreux échanges dans son atelier, de repas chaleureux, de moments de grande connivence que je chéris profondément.
J’éprouve un attachement particulier pour ces instants d’intimité artistique, similaires à ceux partagés avec l’immense Raymond Hains, l’iconique photographe Alain Dister, ou encore l’étincelante agnès b.
Pierre me répétait souvent : « Autorisez-vous ! »
C’est sans doute cette phrase qui m’a donné la force, à mon tour, de me mettre à peindre.
"Du sol au plafond – Carte blanche à Pierre Célice"
Du 7 février au 16 mai 2010 au Musée d’Art, Histoire et Archéologie - Ancien Evêché - Evreux
Réalisation, images et montage sur FCP7 de Bruno Dunckel . Composition musicale de Arnaud Coutancier "Echo"
© Pierre Célice - Bruno Dunckel 2010
Pierre CELICE crée un vocabulaire lié aux signes, aux pictogrammes, à l'environnement visuel de notre espace urbain. Mais plus fondamentalement se lisent les rythmes, lignes, ruptures qui ont été travaillés dans l'art africain, yéménite ou aborigène.
L'artiste fragmente l'espace de la toile, rompt le signe pour le reprendre plus loin. Il peint au pinceau des papiers qui sont collés sur la toile puis recouverts par d'autres en une inlassable quête d'une fin possible. Le jeu des cut-up et des recouvrements incessants, de la disparition, semble profondément en accord avec notre époque. Le regard que nous pouvons avoir sur ce travail rejoint l’analyse de l'esthétique des passages, de la perception perturbée, de la place de l'art et l'artiste dans un territoire libéré de tout ancrage.
L'œuvre de Pierre CELICE est éminemment sonore. Elle renvoie à l'univers du jazz, à certains rythmes traditionnels extra européens ou à d’autres sonorités des musiques improvisées. En cela également son inscription dans l’ultra contemporanéité est évidente.